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J'ai pris la route de Dijon, Pour voir un peu la Marjolaine,
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La belle, digue digue don, Qui pleurait près de la fontaine.
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Mais elle avait changé de ton, Il lui fallait des ducatons
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Dedans son bas de laine, Pour n'avoir plus de peine.
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Elle m'a dit : « Tu viens, chéri ? Et si tu me payes un bon prix
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Aux anges je t'emmène, Digue digue don daine. »
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La Marjolaine pleurait surtout, Quand elle n'avait pas de sous.
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La Marjolaine de la chanson, Avait de plus nobles façons.
[Verse 2]
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J'ai passé le pont d'Avignon, Pour voir un peu les belles dames
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Et les beaux messieurs tous en rond, Qui dansaient, dansaient, corps et âmes.
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Mais ils avaient changé de ton, Ils faisaient fi des rigodons,
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Menuets et pavanes, Tarentelles, sardanes,
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Et les belles dames m'ont dit ceci : « Étranger, sauve-toi d'ici
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Ou l'on donne l'alarme, Aux chiens et aux gendarmes ! »
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Quelle mouche les a donc piquées, Ces belles dames si distinguées ?
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Les belles dames de la chanson, Avaient de plus nobles façons.
[Verse 3]
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Je me suis fait faire prisonnier, Dans les vieilles prisons de Nantes,
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Pour voir la fille du geôlier, Qui, paraît-il, est avenante.
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Mais elle avait changé de ton, Quand j'ai demandé : « Que dit-on
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Des affaires courantes, Dans la ville de Nantes ? »
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La mignonne m'a répondu : « On dit que vous serez pendu
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Aux matines sonnantes, Et j'en suis bien contente ! »
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Les geôlières n'ont plus de cœur, Aux prisons de Nantes et d'ailleurs.
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La geôlière de la chanson, Avait de plus nobles façons.
[Verse 4]
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Voulant mener à bonne fin, Ma folle course vagabonde,
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Vers mes pénates je revins, Pour dormir auprès de ma blonde,
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Mais elle avait changé de ton, Avec elle, sous l'édredon,
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Il y avait du monde, Dormant près de ma blonde.
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J'ai pris le coup d'un air blagueur, Mais, en cachette, dans mon cœur,
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La peine était profonde, L'chagrin lâchait la bonde.
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Hélas ! du jardin de mon père, La colombe s'est fait la paire...
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Par bonheur, par consolation, Me sont restées les quatre chansons.