Le trente-et-un du mois d'août
Nous vîmes venir sous l'vent à nous
Une frégate d'Angleterre
Qui fendait la mer et les flots
C'était pour aller à Bordeaux
Le capitaine, au même instant
Fait appeler son lieutenant
Lieutenant, te sens-tu courage
D'aller l'attaquer à son bord
Pour savoir qui sera l'plus fort?
Le lieutenant, fier-z-et hardi
Lui répondit: Capitaine, oui
Faites monter tout l'équipage
Hardis gabiers et matelots
Faites monter tout l'monde en haut
Le maître donne un coup d'sifflet
Pour faire monter les deux bordées
Tout est paré pour l'abordage
Hardis gabiers, fiers matelots
Braves canonniers, mousses petiots
Vire lof pour lof, au même instant
Nous l'abordåmes par son avant
À coups de haches d'abordage
De pics et de mousquetons
Nous l'avons mis à la raison
Que dira t-on de lui bientôt
En Angleterre et à Bordeaux
D'avoir laissé prendre sa frégate
Par un corsaire de six canons
Lui qu'en avait trente si bons!