Dans la glace surgit l'effroi d'un reflet pâle La tragique scorie du brasier infernal Foyer des frénésie qui brûlèrent la nuit Souvenir de jadis, depuis plus rien ne luit Aujourd'hui marchant seul, dedans feue Notre Dame Sous ton augure noir, instruction subreptice Mon charme n'est que fard, plus tranchant que des lames Offrant l'exécution, à défaut de justice Ô qu'as-tu fais de moi? Une ombre solitaire! Un spectre tourmenté! Ô don d'éternité? Maudit présent tu n'es qu'un désert de regrets Toutes ces nuits passées, seul dans ce cimetière Sous la lune dressée, écueil du cimetière C'est là que sont les miens! Tous dans ce cimetière Ce soir tu les rejoins! Dans ce grand cimetière! Toute une vie jurant, de la mort le refus Puis une éternité, désirant sa sanction Pris au sein de ces temps que je ne saisis plus Il me faut te chercher, trouver ma rédemption De larmes en saignées, éconduit, perdu, j'erre Piège dépravé de funestes caprices Offrant aux jeunes fleurs, outrages jugulaires Trompant mon désespoir en bouquet de sévices Ô qu'as-tu fais de moi? Du sang le tributaire Diable infirme, je suis dipsomane sans cure Sous ton charme maudit, Circé des sépultures! De la foule, lassé, de ces vies décaties De ces années de fiel, ce soir je me rembouge Alors qu'est effondrée; dans mes bras cette hostie Mes yeux levés au ciel, goûtant le Lune Rouge Sous sa rousse lueur, la cicatrice signe Tel un sceau fissurant le sort de ta morsure Soutenir ce malheur? Pour que je m'y résigne L'accoutumance au sang en est l'unique cure!