On aura beau chercher Le pourquoi du comment La vie bascule sans prévenir Les hommes donnent ce qu'ils ont de pire Et puis On aura beau parler En parler aux enfants Pour ne pas blesser la mémoire Pouvoir affronter les miroirs Il restera Tout, ce qu'il y avait autour D'une vie, d'une voix De tant d'histoires d'amour Toute, la douleur de ce jour Sans sursis ni recours Ces silences tellemеnt sourds Mais qu'est-ce qu'on fait des chaisеs vides? Celles des écoles, celles des concerts Les chaises des repas de famille Sans parler des anniversaires Elles nous observent les chaises vides Elles sont d'un silence exemplaire Même si c'est que du bois aride Nos larmes regardent, et on espère On aura beau mentir Dire que ça va passer Le chagrin glisse et nous devance Sans nous laisser la moindre chance Et puis On aura beau maudire Ceux qui leur ont volé L'ivresse qui coulait de leurs hanches La beauté de leurs corps qui dansent Il restera Ce, que l'on dira d'eux Un poème, un combat Pour pas baisser les yeux Le souvenir qu'on leur doit Comme on souffle sur un feu Pour qu'il ne meure pas Mais qu'est-ce qu'on fait des chaises vides? Celles des écoles, celles des concerts Les chaises des repas de famille Sans parler des anniversaires Elles nous observent les chaises vides C'est le seul silence que j'accepte Même si c'est que du bois aride Les larmes coulent, l'histoire se répète Il y a aussi des chaises vides De l'autre côté de la frontière Quand elles font face aux yeux humides D'un père, d'une sœur ou d'une mère Elles nous obsèdent les chaises vides Celles que leur vie a déserté Ils étaient si beaux, si candides Dans cet octobre meurtrier Elles nous obsèdent les chaises vides Leur silence est triste à crever Même si c'est que du bois aride Qu'elles nous disent qu'ils vont rentrer